C’est un tueur sans nom et sans visage qui travaille qui vend ses talents aux grandes compagnies qui se partagent l’univers. Personne ne sait qui il est, pas même lui. C’est à ce prix qu’est cette immortalité que lui procure l’artefact extra-terrestre unique qui lui permet de passer de corps en corps. Mais des crises de souvenir le terrassent de plus en plus souvent, au point de mettre ses missions en danger et de faire remonter à sa conscience une terreur profonde et secrète.
Laurent Genefort après presque quarante romans publiés et des prix prestigieux est considéré comme une des figures de proue de la science-fiction française actuelle. Avec Mémoria, il revient à la science-fiction. J’avoue d’entrée que si sa réputation n’est sans doute pas usurpée, je n’ai pas été entièrement convaincue par ce roman malgré ses qualités indéniables.
Tout d’abord, il est extrêmement bien construit: trois parties le composent et reposent sur les missions successives du personnage principal. Elles permettent au lecteur de s’installer confortablement dans sa lecture, de faire connaissance avec le héros et le monde qui l’entoure. Le fait que le récit se déroule dans un univers que l’auteur développe depuis plusieurs années n’est en rien un handicap : il amène très bien les choses et un lexique à la fin de l’ouvrage permet de s’y retrouver dans le pire des cas.
Petit à petit, Laurent Genefort instille le suspense, les questions. Qui est-il ? D’où lui vient cette mystérieuse machine qui fait de lui cet être sans mémoire ? Quelle est cette peur qui le ronge ? Pourquoi avoir choisit cette vie ? Et avec ces questionnements, on entre dans une réflexion intéressante sur ce qu’est l’esprit humain, ce qu’est l’humain. Le héros, passant de corps en corps n’est finalement qu’un esprit parasite. Et encore, il est une entité pensante. Il n’est pas humain dans le sens où il n’a pas de mémoire qui lui soit propre. Or, qui est-on quand la mémoire ne permet plus de savoir d’où l’on vient et qui l’on est ? L’immortalité a-t-elle un sens si elle ne permet plus d’exister qu’à travers des vides et des manques ?
Malheureusement,
Mais malheureusement, il n’y a guère de surprise dans un dénouement qui est amené un peu trop rapidement à mon goût et qui pêche par une certaine confusion. Et surtout, ce personnage de tueur immortel et son artefact extra-terrestre auraient mérité un traitement plus fouillé. Mémoria reste une lecture fort agréable et prenante malgré tout ! Je lirai d’autres romans de Genefort pour me faire une idée plus complète de son œuvre !
Laurent Genefort, Mémoria, Le Bélial, 2008, 289 p.
Commentaires
Hmm pas certaine que ce soit pour moi! Des plans pour que je crève de peur de me faire voler mon petit body par un extra-terrestre! Je commence à me connaître!!!
Je n'avais pas vu ce roman sous cet aspect! C'est plutôt ce que ça implique sur l'esprit humain qui m'a fait frissonner!